Beaujeu

Guichenon, Hist. de Dombes : d’or, au lion de sable chargé d’un Iambe} de cinq pendants de gueules.

Guichenon enseigne qu’il y a deux opinions sur l’origine de cette antique maison: l’une, qu’elle descend des comtes de Flandres, l’autre qu’elle est issue des comtes de Lyon et de Forez. La dernière était la plus probable, à en juger  par les armoiries dont les vers suivants furent faits en langage du pays :
Un lion ney de roge harpa,
En champ d’or, la coua reverpa,
Un lambé roge sur la joa;
y sont les armes de Béjoa.

Mais la découverte d’une charte d’Humbert V, du mois de mars 1247, citée par M. Guigue au tome III, p. 45, de l’Histoire des Ducs de Bourbon, éditée par M. de Chantelauze, accuse leur descendance de la maison de Flandres : le sceau représente un écu aux armes pures de Flandres, accolées aux armes pures de Beaujeu ancien; le lambel n’est plus qu’une brisure des sires de Beaujeu de la seconde race. Les armes pures de Beaujeu ancien étaient un brétessé qui fut abandonné par eux pour le lion de Flandres, de beaucoup plus illustre.

Le sceau d’Humbert de Beaujeu, appendu à une charte de 1278, citée par Baluze, confirme cette opinion, émise par M. Guigue, car il ne porte que les armes seules et pures de Flandres.

Béraud, fondateur de l’église de Beaujeu, est la souche probable des sires de Beau eu de la première race. Il mourut vers 965. – Guichard III, son cinquième successeur, eut le premier possession sur la rive orientale de la Saône. Il reçut, en 1050, d’Arthaud Le Blanc, la châtellenie de Riottiers.

Leurs biens ne fardèrent pas à s’accroître de ce côté; plusieurs seigneurs leur, remettaient leurs domaines, qu’ils reçurent ensuite à titre de nefs dépendants de leur suzeraineté. La terre donna le nom aux possesseurs, dont quelques-uns prirent le nom de Cheveux-Rompus, de Chair-Salée, Le Chauve, l’Enchaîné, le Déchaussé, etc.

Guichard VII, sire de Beaujeu, seigneur de Dombes, décédé sans enfants, institua, par testament, en 1263, héritière universelle sa soeur Isabelle, dame de Beaujeu et de Dombes, laquelle porta en dot tous ses biens à Renaud, comte de Forez, qui devint sire de Beaujeu.

Enfin, Edouard de Beaujeu, dernier représentant des sires de Beaujeu de la seconde race, n’ayant eu d’Eléonore.de Beaufort, sa femme, qu’un fils, Guichard, mort au berceau (1372), fit, le 23 juin 1400, donation de toutes ses terres et seigneuries à Louis II, duc de Bourbon, qui se mit en possession de la baronnie de Beaujeu et de la principauté de Dombes.

Guichenon a rapporté, dans son Histoire de Dombes, la généalogie complète des sires de Beaujeu, souverains de Dombes. M. Guigue, ancien élève de l’école des Chartes, connu par ses nombreux et excellents travaux sur le département de l’Ain, a donné, dans les pièces justificatives de l’Histoire des ducs de Bourbon, la filiation de l’illustre maison de Beaujeu, appuyée sur des titres originaux jusqu’alors inconnus. Nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer à cet intéressant travail.

Armorial de l'Ain