Les armoiries anciennes de cette grande et illustre maison étaient un lion; les comtes de Savoie, comme marquis d’Italie, relevant de l’Empire d’Allemagne
dont ils étaient, pour ainsi dire, les lieutenants, portèrent d’or, à l’aigle de sable.
La branche cadette, qui parvint plus tard au trône, apporta pour dernières armoiries de gueules, à la croix d’argent.
Cimier: Un muffle de lion ailé.
Les rois de Sardaigne adoptèrent pour armes d’argent, à la croix de gueules cantonnée de quatre têtes de maures de sable, qui est de Sardaigne, et sur le tout de gueules, à la croix d’argent, qui est de Savoie.
L’origine des princes de la maison de Savoie se perd dans la nuit des temps; M. de Saint-Genis, qui a écrit récemment une Histoire de Savoie estimée, affirme que cette famille est de souche gallo-romaine, et qu’elle prit naissance dans la vallée du Rhône, au pied de ces Alpes qu’ils devaient plus tard victorieusement dépasser.
Humbert aux blanches mains, comte ou gouverneur de Maurienne, en est la souche la plus anciennement connue; il était comte en 1003.
Amé ou Amédée II reçut d’Henri IV, en 1077, le comté de Belley ou Bas-Bugey, ou Seyssel et Valromey, dont la capitale était Roussillon. – Humbert II continua la possession.
Le mariage d’Amé IV avec Sibylle de Baugé apporta pour dot une partie de la Bresse entre l’Ain et le cours inférieur de la Saône.
Amédée VIII fut le premier duc de Savoie. Le 19 février 1446, l’empereur Sigismond « voulant récompenser la noblesse d’esprit, la droiture de coeur, la prudhomie du vaillant chevalier Amédée VIII» érigea en duché le comté de Savoie-Piémont. Ce titre consacra désormais l’influence politique des comtes de Savoie, en leur donnant la suprématie sur tous les seigneurs italiens et français des Alpes qui n’étaient pas de race royale.
Leur possession se continua tranquille jusqu’au règne de François I », qui envoya l’amiral de Brion conquérir la Bresse et le Bugey.
Les pays de Bresse, Bugey, Valromey et Gex, et tout ce que le duc Charles-Emmanuel II possédait jusqu’au Rhône, furent définitivement réunis à la France, en suite des conquêtes du maréchal de Biron, par le traité du 17janvier 1601, en échange du marquisat de Saluces.
La grandeur de la maison de Savoie n’a fait que s’accroître de siècle en siècle, par les alliances et la suite de princes remarquables qu’elle a produits. Au traité d’Utrecht, en 1713, Victor-Amédée devint roi de Sicile, puis, en 1720, roi de Sardaigne; la branche aînée s’est éteinte en 1834.
Elle a été remplacée par la branche de Savoie-Carignan ; Victor-Emmanuel II a été proclamé roi d’Italie, le 17 mars 1874.
– Consulter l’Histoire généalogique de la royale maison de Savoye … par Samuel Guichenon, Lyon, 1660,2 vol. in-folio.